Cette approche de l’innovation et de son management, synthèse entre la pensée analytique et la pensée intuitive, repose sur un processus de co-créativité, qui implique des interactions régulières avec l’utilisateur final.

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(…) Petite « success story » du design thinking

(…) On ne peut pas comprendre l’engouement pour cette méthodologie sans le replacer dans le changement de paradigme qui s’opère alors dans l’économie. Après avoir été dominée par les produits puis par les services, l’économie est désormais dominée par l’expérience. Le marketing expérientiel se développe, et avec lui, le design thinking, comme moyen de s’inspirer du mode de pensée des designers pour mettre au point ces nouvelles expériences.

Un processus devenu un process

Son avantage : il pousse à faire une synthèse permanente entre les compétences analytiques des ingénieurs et des professionnels du marketing, et les compétences intuitives des créatifs. On résume souvent cette démarche en trois grandes étapes. Il s’agit d’abord de comprendre son environnement et de définir une problématique (inspiration), avant de trouver le concept ou l’idée qui permettra de la résoudre (idéation). La dernière étape consiste à concevoir la forme qui incarnera ce concept (implémentation).

Figure 1 Les étapes du design thinking, source Paris Est d.school, http://www.dschool.fr/design-thinking

Le design thinking bouleverse la culture des entreprises qui l’adoptent. Il leur impose de décloisonner leurs services, à travers une logique « cross-département », qui seule permet le développement de l’intelligence collective. Il rend nécessaire la « gymnastique intellectuelle » entre des phases d’intuition et d’analyse. Enfin, il accorde une importance majeure à l’étude de terrain et au prototypage.

Il a fait le succès de nombreuses marques, de Coca-Cola à Apple, qui réussit à glisser son iphone dans la poche de millions de consommateurs. Il fait beaucoup parler de lui, mais s’il était vraiment présent à tous les étages des services innovation, ça se saurait… Et depuis les années 2000, le monde a tellement évolué ! Les enjeux économiques sont de plus en plus complexes ; la compétition est devenue globale. Bref, le contexte économique change à la vitesse de la lumière, posons-nous une vraie question : « Comment continuer à innover avec le même cadre de pensée et les mêmes outils, ceux d’il y a un quart de siècle ? »

Quand il cesse d’être un processus créatif pour devenir un simple process (au même titre que le lean management ou d’autres mots valises de l’innovation), quelle est la vraie valeur ajoutée pour les utilisateurs ? Et quand on innove sur la conception du produit sans toucher au mode d’organisation ou à la chaîne de valeur, quels sont les avantages pour les salariés de ces entreprises ?

(…)

Pour un changement de posture

Face à un monde de plus en plus complexe, les process ne suffisent plus : c’est une élévation de la conscience, une transformation intérieure, qu’il faut opérer. « Nous ne pouvons espérer résoudre un problème complexe au niveau de conscience où il a été créé. », disait déjà Albert Einstein. La créativité, l’innovation, ne peuvent plus être le fruit d’une simple méthode à suivre, mais bien d’un changement de posture, vécu et incarné.

Les nouvelles théories de l’innovation replacent d’ailleurs au centre de la réflexion l’équilibre entre l’esprit et le corps. Voyez le succès de Jon Kabat-Zinn, que plus personne ne songerait à moquer. Il popularise – avec d’autres, dont le moine bouddhiste Matthieu Ricard – les vertus de la méditation et de la pleine conscience (mindfulness), aussi bien pour l’individu que pour son organisation. Il rappelle aussi qu’accéder au corps, ressource qui peut apparaître simple et rassurante, requiert de vrais efforts et une forme de discipline, qu’on retrouve aussi dans les arts martiaux ou le théâtre.

La « Theory U » d’Otto Scharmer, professeur d’économie au MIT, va dans le même sens. Elle nous invite à « apprendre du futur émergent », en prenant conscience de notre ego et en ouvrant notre esprit (open mind), notre cœur (open heart) et notre volonté (open will). Ces « ouvertures » nous renvoient à trois types d’intelligences, que le processus d’innovation doit mobiliser pour être véritablement créatif : l’intelligence rationnelle, mesurée par le Quotient Intellectuel ; l’intelligence émotionnelle, la capacité à gérer et utiliser positivement ses émotions mais aussi à comprendre celles des autres ; et l’intelligence créative – la capacité à se projeter, à concrétiser et à imaginer de nouvelles solutions qui font sens pour l’individu et le collectif.

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